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ACROBATES ET SALTIMBANQUES ORIENTAUX.

Japon, ses sujets, à Paris, sur le boulevard des Filles-du-Calvaire, devant une assemblée venue des cinq parties du monde, et parlant toutes les langues que fit naître la dispersion de Babel, cela ne paraissait surprenant à personne. Les pays les plus lointains, les plus excentriques, les plus fabuleux avaient là leurs représentants. Sans doute le coup d’œil eût été beaucoup plus pittoresque si chacun avait gardé son costume national au lieu d’endosser le domino de la civilisation, qui est le même pour tout le monde. Cependant on distinguait les physionomies exotiques colorées par d’autres soleils, aux configurations particulières et bizarres, avec leurs yeux où reste le reflet d’astres qui ne brillent pas sur notre ciel, et l’on pouvait faire en une soirée une revue ethnographique aussi complète qu’en accomplissant autrefois un voyage de circumnavigation. Mais revenons à nos Japonais.

Au début de la séance, la troupe tout entière s’avance sur la plate-forme et fait le salut, qui consiste à s’accroupir et à se prosterner dans cette pose que le tableau de Gé-