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L’ORIENT.

d’un laquais de bonne maison ; s’il est musulman, il ne doit pas s’inquiéter beaucoup de la défense de boire des liqueurs fermentées faite aux fidèles par le Koran.

Le Serrechaner autrichien des frontières valaques nous montre une race toute différente ; la face est large, pleine, sans moustaches, entourée d’un épais collier de barbe ; le nez n’a plus cette finesse osseuse et cette belle courbe des types orientaux ; le costume est encore d’une gracieuse étrangeté. Le pantalon soutaché, la veste agrémentée de passementeries, les dolmans aux multiples rangées de boutons saillants, le bonnet à poil bossue de plaques en cuivre, le sabre courbe, à fourreau de chagrin ne manquent pas de caractère. — Le dorobant valaque et le pandoure serbe ont aussi leur cachet et retiennent quelque chose de l’originalité barbare.

Pour nous reposer un peu de toutes ces physionomies farouches, bronzées et moustachues, décrivons le costume d’une jeune femme mariée de Belgrade : elle porte les cheveux enroulés sur un morceau d’étoffe