turque, qui peut vous dispenser de lire les huit tomes compactes de M. de Hammer, et vous fait suivre le développement de l’empire islamite, depuis Osman, fils d’Orthogrul, jusqu’au sultan Abdul-Medjid ; c’est un spectacle des plus intéressants que de voir se réaliser le rêve d’Orthogrul, qui avait songé qu’une source jaillissait de sa maison, s’enflait, se grossissait, s’élargissait, et finissait par s’étaler en océan immense, présage infaillible de la prospérité de sa descendance. En effet, parti d’un apanage obscur de la Phrygie, le fleuve de l’Islam répand partout ses flots, inonde Byzance, et va battre les murs de Vienne : il y eut un moment où le Turc inspirait une profonde terreur à l’Europe, qu’il effrayait de son fanatisme, de sa barbarie et de ses façons sauvages de procéder à la guerre ; puis bientôt vint la décadence, ramollissement ; et les sultans, jadis si terribles, ne furent plus que de pâles fantômes créés ou détruits par les janissaires et qu’on entrevoyait de loin, à travers le grillage doré du kiosque de la Sublime Porte,
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L’ORIENT.