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Page:Gautier - La Question des serpentins, paru dans La Science Française, 22 mai 1896.djvu/6

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Fragiles emblèmes de l’éphémère camaraderie à fleur de peau, ondoyante et banale, emplissant à ces dates-là l’âme des multitudes, ces couleuvres inoffensives et gaies, qui vont, viennent, s’entrecroisent, entortillent, au hasard d’une enfantine balistique, les cous, les tailles et les bras, ou dégoulinent en polychromes feux d’artifices du haut des balcons, sont vraiment faites à souhait pour le plaisir des yeux et la sérénité du cœur. Même le lendemain, quand ils enguirlandent — combien drôlement ! — les lampadaires et les arbres d’un chimérique fouillis de rubans encore pimpants et frais, cela donne à Paris l’amusant