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le collier des jours

dans un fauteuil bas, elle nous faisait tourner, à droite, à gauche, pour voir l’effet et riait de nos mines satisfaites. Mon père, debout, regardait à travers son monocle.

Mais ils s’en allèrent, ensemble, dîner en ville, et on nous laissa seules, avec deux jeunes bonnes.

Deux folles, qui se mirent danser et à chanter, dans la joie d’être délivrées des maîtres pour toute une soirée, et firent sauter ma sœur d’une façon désordonnée, à laquelle elle semblait accoutumée, car elle ne réclama pas.

Notre petit dîner nous amusa beaucoup. Seules dans la salle à manger et servies comme des grandes personnes. Mais quand ce fut fini, les bonnes s’emparèrent encore de ma sœur, pour la secouer et la tirailler d’une façon extraordinaire, puis l’une d’elles l’enleva de terre et la posa sur le rebord de la fenêtre de la salle à manger, tandis que l’autre courait à la fenêtre de la cuisine.

Elles avaient imaginé un jeu, dont la vue me terrifia. Il consistait à faire marcher l’enfant sur la saillie du mur, le long de la gouttière, et à la faire passer ainsi, en dehors, de la salle à manger à la cuisine. Une des bonnes la tenait tant que ses bras le permettaient, puis la lâchait et il y avait au moins deux mètres à parcourir avant que l’autre pût la rattraper. Ma