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le collier des jours

sœur subissait cet exercice d’un air très grave, mais sans marquer de déplaisir. L’idée de ces cinq étages, du danger de cette chute horrible sur les pavés de la cour, me donna presque une crise de nerfs. Mes cris amusaient ces deux stupides filles, qui continuaient de plus belle. Cependant la menace de raconter à nos parents, quand ils reviendraient, ce qu’elles faisaient en leur absence, les arrêta net. Elles m’entreprirent, alors, pour me faire promettre de ne rien dire, et jurèrent de ne plus jamais jouer à ce jeu.

Quelques instants plus tard, n’y pensant déjà plus, nous étions installées, ma sœur et moi, dans une autre chambre, donnant sur le balcon, assises par terre, près de la porte-fenêtre, et absorbées, sans doute, par quelque jeu intéressant.

Il faisait nuit ; les bonnes cousaient auprès d’une lampe. À un moment, on trouva qu’on sentait un peu le froid et qu’il fallait fermer la fenêtre. Avec ma turbulence ordinaire, je m’élançai pour la pousser et j’appuyai, de toute ma force, mes deux mains contre la vitre. Avec un grand fracas la vitre se cassa et je passai au travers.

On me releva couverte de sang. J’avais au bras une entaille profonde, devant laquelle les bonnes s’affolèrent. Selon mon habitude je ne