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Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/196

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XLV




Le bulletin qui tenait l’état de ma conduite et que l’on remettait chaque mois à ma famille, portait, invariablement : — Religion : — aucune.

Chose très singulière, dans ce milieu, sous ces influences, malgré mon imagination très vive, le mysticisme n’avait aucune prise sur moi. J’avais bien, tout d’abord, écouté attentivement l’histoire religieuse ; la toute-puissance, les grâces accordées, à qui les demandait d’un cœur fervent et en ayant la foi, m’intéressaient surtout, mais, au point de vue pratique. J’adressai plusieurs lettres à la Vierge et aux saints, pour leur demander différentes choses — entre autres du chocolat — ayant été sage dans le but de les obtenir. Les réponses n’étant pas venues, j’avais, du coup, perdu la foi. Je dormais tout le long de la messe, chaque matin, sous l’œil compatissant de la bonne sœur Dodo ; et, le di-