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XLIX




Plus réfléchie, moins enragée de gaminage, je restais maintenant plus volontiers à la maison, j’étais même capable de m’immobiliser en compagnie d’un livre. La bibliothèque du grand-père était toujours fermée à clef et il ne m’était permis que de regarder, à travers la vitre, les rangées de dos et les titres. Hors de cette citadelle impénétrable, quelques volumes traînaient sur des guéridons, comme objets d’ornement, à cause de leurs reliures et des gravures qui les illustraient. On me permettait de regarder les images, sans me défendre de lire le texte, pensant bien qu’il était trop fort pour moi et que je n’en lirais pas long. L’un de ces livres, à couverture violette gaufrée d’or, était le Werther de Gœthe, illustré par Tony Johannot.

Charlotte, distribuant des tartines, auprès d’un clavecin, à de jolis enfants qui semblaient