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Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/285

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LXIX




Mon père trouvait que décidément, les entrechats du Conservatoire et les leçons de piano de Virginie Huet, ne constituaient pas une éducation suffisante, et, quand il en avait le loisir, il se désolait de nous laisser ainsi nous élever au hasard.

Cependant, l’idée de la réclusion dans les pensionnats lui était particulièrement antipathique, à cause, sans doute, de ses souvenirs personnels et de ses premières tristesses.

Quand on l’avait mis, à l’âge de huit ans, au collège Louis-le-Grand, il avait failli mourir de chagrin, et on avait dû le retirer. C’est dans ce collège qu’il avait conçu pour un affreux pion qui le tourmentait de préférence, une haine qui ne s’est jamais éteinte, ni amoindrie. Il nous racontait, avec orgueil, l’affreuse méchanceté qu’il avait imaginée, pour se venger de son bourreau : ayant poussé très loin l’étude du latin, qu’il approfondissait avec son père, très fort latiniste, il avait dépassé en savoir