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XIX




Du bord de la prairie, au bout des vergers de derrière le jardin, on voyait le bourg de Montrouge et le clocher de l’église, à travers des bouquets d’arbres.

Au lieu de prendre la route de Châtillon et de tourner à angle droit par la Grande-Rue, pour aller à la messe, le dimanche, on prenait par là, quand on était en retard : le sentier qui coupait la prairie en biais, raccourcissait beaucoup le chemin.

Les tantes ne m’emmenaient pas souvent à l’église ; il était trop difficile de me faire rester en repos, un temps aussi long que la durée de la grand’messe. Pourtant, quelquefois, c’est moi qui voulais absolument y aller, à cause de mon ami le curé.

Cet excellent homme, charitable comme un saint, était Corse et fanatique de Napoléon. Mais ce n’était pas cela, certainement, qui