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XXV




Parmi les rares amis qui nous rendaient visite, celui qui venait le plus souvent était Rodolpho, un tout jeune homme, que le grand-père et les tantes avaient vu grandir. Il s’appelait, réellement, Adolphe Bazin. Tout enfant, sa mère habitant Passy, il avait voisiné avec la famille Gautier. On fêtait beaucoup intéressé à lui et grand-père lui avait appris le latin. Il était donc comme de la maison, et, quand il venait à Montrouge, il y passait quelquefois deux ou trois jours. Il couchait, alors, dans une chambre dont je n’ai pas encore parlé, située à côté de celle où nous dormions. Un grand lit y était monté ; mais elle n’était pas autrement meublée et servait à toutes sortes d’usages : cabinet de toilette, garde-robes, réserve des confitures, grenier des provisions ; je l’appelais : la chambre aux légumes. C’était là qu’on m’enfermait, quand je n’avais pas été sage et qu’on