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CHAPITRE VIII


LA MAIN QUI TIENT LE SABRE N’EST PAS CELLE QUI A FRAPPÉ


Les jeunes filles sont plus délicates que les premières pousses du thé impérial.

Elles se plaisent à lancer le volant léger que leur pied attrape et rend à leur main,

Ou à faire éclore des pivoines écarlates sur des robes de soie, tandis que devant leur fenêtre un petit oiseau chante, près de l’eau, sous un saule.


Peu d’instants avant la quatrième heure, Ko-Li-Tsin sortait de la pagode de Koan-In, où il venait de voir l’empereur Ta-Kiang. Il avait l’air soucieux ; ses regards, si vifs d’ordinaire, étaient fixés à terre ; il remontait machinalement la grande Avenue de l’Est.

— Ta-Kiang est bien cruel, se disait-il. Il me semble que si j’étais empereur mon cœur ne cesse-