Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE IX


LE BAMBOU PERCE, LA POIX BRULE ET L’ACIER FOUETTE


L’homme qui a lu les sentences des poètes et a reçu les enseignements des philosophes résiste avec courage aux plus dures épreuves ;

Car il sait qu’il faut frotter le diamant pour le polir,

Et que le Sage doit se plier aux circonstances, comme l’eau prend la forme du vase qui l’étreint.


Sous les larges terrasses qui soutiennent le Palais Impérial circulent, s’enroulent, s’enchevêtrent, comme de monstrueuses entrailles, des couloirs sans issue, où l’atmosphère, prisonnière depuis des siècles, pèse, lourde et malsaine. Jamais aucun rayon du jour n’a vu ce sinistre labyrinthe, et le pâle condamné qu’y poussent des bras cruels, après avoir entendu se refermer sur lui de terribles portes, perd bientôt le souvenir du soleil. Errant, les bras