murs, des tableaux peints sur papier de riz représentent des scènes amoureuses, et au fond un petit autel de jade vert supporte une frêle statue, couleur d’or, de la déesse Son-Tse-Pou-Sah, qui s’assied les jambes croisées, et montre sur sa main droite un enfant nouveau-né.
— Allons, s’écria Lou, jeunes oisillons paresseux, venez consoler et réchauffer mon pauvre ami qui sort de l’eau.
Les femmes se levèrent et s’approchèrent chancelantes sur leurs très petits pieds.
— Nous voici, dirent-elles. Où est le cœur endolori ? nous le guérirons par de tendres chansons ; où est le corps glacé par le froid ? nous le réchaufferons sous nos lèvres tièdes.
Leurs paroles s’égrenaient de leurs bouches comme des perles tombent d’un collier.
— Il suffit de vous entendre pour oublier toute tristesse, répondit Ko-Li-Tsin, et de vous voir pour se sentir envahi d’une douce chaleur, comme devant un feu de sarment.
— Il faut trouver des vêtements pour mon ami et lui retirer ses habits mouillés, dit Lou d’un ton impératif.
Puis, il sortit, et deux femmes le suivirent ; mais la troisième s’approcha du poète, l’enveloppant de son lent regard.
À peine comptait-elle seize ans ; elle avait déjà conquis tous les secrets des caressantes attitudes, toutes les grâces et toutes les mollesses des mouvements veloutés. Petite, gracieuse, elle marchait en