teindre ; mais, faisant un petit saut, elle le décrocha avec un soupir. Puis elle vint s’asseoir aux pieds de Ko-Li-Tsin, et commença de faire vibrer les cordes.
— Je vais te chanter le chi-pa-mo, dit-elle, qui sont les dix-huit trésors d’une jeune femme.
Ses yeux sont comme deux étangs bordés de bambous noirs ; ses sourcils ressemblent à de jeunes épis de seigle.
Ai-yo, ai-yo ! j’aime les yeux de la belle fille.
Son front ressemble à du jade couvert de gelée blanche ; ses cheveux ont l’air de saules au printemps.
Ai-yo, ai-yo ! j’aime le front et les cheveux de la belle fille.
Sa bouche est une pivoine rouge près d’éclore ; ses joues sont des pivoines roses tout épanouies.
Ai-yo, ai-yo ! j’aime la bouche et les joues de la belle fille.
Ses seins sont comme des fleurs voilées de neige, ses épaules comme les ailes fermées d’une cigogne.
Ai-yo, ai-yo ! j’aime les seins et les épaules de la belle fille.
Ses pieds sont comme des nénuphars entr’ouverts sur l’eau et ses jambes comme deux pi-pas renversés.
Ai-yo, ai-yo ! j’aime les pieds et les jambes de la belle fille.
Son ventre est comme un lac où donne la lune…..
La jeune femme se renversa sur les genoux de Ko-Li-Tsin et se prit à rire.