Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XXIII


LA FORCE TREMBLE ET L’ORGUEIL DOUTE


Tandis que les hommes, avant la bataille, appellent leur esprit à l’aide pour défendre leur corps,

Les Pou-Sahs, dans les nuages, inscrivent d’avance ceux qui doivent mourir pendant le combat.


L’empereur ne se coucha point cette nuit-là. Le front soucieux, la bouche crispée, il marcha longuement dans la Chambre Sereine, sous les lueurs des lanternes bleues. Plus d’une fois il appela le Chef des Eunuques, qui se tenait immobile derrière une porte. Il envoya des hommes aux bastions de la Ville Jaune ; il fit donner des instructions aux principaux chefs guerriers ; il dépêcha des espions habiles vers l’armée de Ta-Kiang. Enfin dès que le jour parut il dit à l’eunuque :

— Qu’on éveille tous les mandarins, magistrats, lettrés et chefs de troupes qui se trouvent dans l’en-