Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/155

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leurs capsules vertes ; les palmettes des corniches colorées d’un vernis d’or s’inscrivaient sur un fond d’azur ; les parois blanches des façades faisaient valoir les encadrements peints des fenêtres, et des filets de rouge et de vert-prasin dessinaient des panneaux ou simulaient des joints de pierre.

En dehors du mur d’enceinte, qu’affleurait le pavillon, se dressait une rangée d’arbres taillés en pointe et formant un rideau pour arrêter le vent poudreux du sud, toujours chargé des ardeurs du désert.

Devant le pavillon verdoyait une immense plantation de vignes ; des colonnes de pierre aux chapiteaux de lotus, symétriquement distancées, dessinaient dans le vignoble des allées qui se coupaient à angle droit ; les ceps jetaient de l’une à l’autre leurs guirlandes de pampres, et formaient une suite d’arceaux en feuillage sous lesquels on pouvait se promener la tête haute. La terre, ratissée avec soin et ramenée en monticule au pied de chaque plant, faisait ressortir par sa couleur brune le vert gai des feuilles, où jouaient des oiseaux et des rayons.

De chaque côté du pavillon, deux bassins oblongs laissaient flotter sur leurs miroirs transpa-