Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/156

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rents des fleurs et des oiseaux aquatiques. Aux angles de ces bassins, quatre grands palmiers déployaient comme une ombrelle, à l’extrémité de leur tronc sculpté en écailles, leur verte auréole de feuilles.

Des compartiments, régulièrement tracés par des sentiers étroits, divisaient le jardin autour du vignoble, marquant la place à chaque culture. Dans une sorte d’allée de ceinture qui permettait de faire le tour de l’enclos, les palmiers-doums alternaient avec les sycomores ; des carrés étaient plantés de figuiers, de pêchers, d’amandiers, d’oliviers, de grenadiers et autres arbres à fruit ; des portions n’avaient reçu que des arbres d’agrément, tamarix, acacias, cassies, myrtes, mimosas, et quelques essences plus rares trouvées au-delà des cataractes du Nil, sous le tropique du Cancer, dans les oasis du désert libyque et sur les bords du golfe Érythrée : car les Égyptiens sont très-adonnés à la culture des arbustes et des fleurs, et ils exigent les espèces nouvelles comme tribut des peuples conquis.

Des fleurs de toutes sortes, des variétés de pastèques, des lupins, des oignons garnissaient les plates-bandes ; deux autres pièces d’eau d’une dimension plus grande, alimentées par un canal