Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/208

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laissaient filtrer quelques rayons de lumière jaune.

Quand Poëri fut entré, la fille de Pétamounoph s’approcha, sans qu’un caillou eût crié sous son pas de fantôme, sans qu’un chien eût signalé sa présence en donnant de la voix ; elle fit le tour de la cahute, comprimant son cœur, retenant son haleine, et découvrit, en la voyant luire sur le fond sombre de la muraille d’argile, une fente assez large pour laisser pénétrer le regard à l’intérieur.

Une petite lampe éclairait la chambre, moins pauvre qu’on n’eût pu le penser d’après l’apparence du taudis ; les parois lissées avaient un poli de stuc. Sur des socles de bois peints de couleurs variées étaient posés des vases d’or et d’argent ; des bijoux scintillaient dans des coffres entrouverts. Des plats de métal brillant rayonnaient sur le mur, et un bouquet de fleurs rares s’épanouissait dans un pot de terre émaillée au milieu d’une petite table.

Mais ce n’étaient pas ces détails d’ameublement qui intéressaient Tahoser, quoique le contraste de ce luxe caché avec la misère extérieure de l’habitation lui eût d’abord causé quelque surprise. Son attention était invinciblement attirée par un autre objet.

Sur une estrade tapissée de nattes se tenait une