Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/279

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alternant avec des émaux, et garnis d’étoffes à fond noir semé de cercles rouges, des fauteuils à pieds de lion, dont le coussin débordait sur le dossier, des escabeaux formés de cols de cygne enlacés, des piles de carreaux en cuir pourpre et gonflés de barbe de chardon, des sièges où l’on pouvait s’asseoir deux, des tables de bois précieux que soutenaient des statues de captifs asiatiques composaient l’ameublement.

Sur des socles richement sculptés posaient de grands vases et de larges cratères d’or, d’un prix inestimable, dont le travail l’emportait sur la matière. L’un d’eux, effilé à la base, était soutenu par deux têtes de chevaux s’encapuchonnant sous leur harnais à frange. Deux tiges de lotus retombant avec grâce par-dessus deux rosaces formaient les anses : des ibex hérissaient le couvercle de leurs oreilles et de leurs cornes, et sur la panse couraient, parmi des hampes de papyrus, des gazelles poursuivies.

Un autre, non moins curieux, avait pour couvercle une tête monstrueuse de Typhon, coiffée de palmes et grimaçant entre deux vipères ; ses flancs étaient ornés de feuilles et de zones denticulées.

L’un des cratères, qu’élevaient en l’air deux