Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ques spirales s’échappaient et flagellaient leurs joues brunes, où l’ardeur de la danse mit bientôt des couleurs roses. De larges cercles d’or battaient leur col, et à travers leur longue chemise de gaze, brodée de perles par en haut, on voyait leurs corps couleur de bronze jaune doré s’agiter avec une souplesse de couleuvre ; elles se tordaient, se cambraient, remuaient leurs hanches cerclées d’une étroite ceinture, se renversaient, prenaient des attitudes penchées, inclinaient la tête à droite et à gauche comme si elles eussent trouvé une volupté secrète à frôler de leur menton poli leur épaule froide et nue, se rengorgeaient comme des colombes, s’agenouillaient et se relevaient, serraient les mains contre leur poitrine ou déployaient moelleusement leurs bras qui semblaient battre des ailes comme ceux d’Isis et de Nephthys, traînaient leurs jambes, ployaient leurs jarrets, déplaçaient leurs pieds agiles par de petits mouvements saccadés, et suivaient toutes les ondulations de la musique.

Les suivantes, debout contre la muraille pour laisser le champ libre aux évolutions des danseuses, marquaient le rythme en faisant craquer leurs doigts ou en frappant l’une contre l’autre la paume de leurs mains. Celles-ci, entiè-