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VI


Plus que jamais, une haute fantaisie présidait à l’ordre de mes études. Mon père, trop chargé de travail, ne continuait pas à les diriger, et, depuis qu’on avait définitivement renoncé au pensionnat, on nous laissait libres de faire ce que nous voulions et, même, de ne rien faire du tout.

Mais les heures de solitude étaient longues : j’étais curieuse, et j’entreprenais des voyages d’exploration, que je ne menais pas toujours bien loin, à travers n’importe quelle science, au hasard de mon caprice.

L’astronomie m’intéressait toujours vivement et je ne me lassais pas de fouiller le firmament, à l’aide de mon télescope ; je dévorais beaucoup de livres, très arides et, encouragée par tout le monde, j’étudiais le mieux possible. Claudius Popelin, le maître émailleur, le délicat poète, qui échangeait des sonnets avec Théophile Gautier, avait fait, pour moi, un médaillon précieux représentant « la très docte Hypathie », qu’il me donnait pour patronne ; et, très fidèlement, chaque année, mon frère Toto m’apportait, aussitôt qu’il avait paru, l’annuaire