Le passage en question, au troisième acte de Tristan, est celui-ci :
De la détresse de mon père, des tourments de ma mère,
Des larmes d’amour versées en tous les temps,
Des rires et des pleurs, des voluptés, des blessures,
J’ai su extraire le poison du breuvage.
De ce breuvage que j’ai moi même distillé,
Qui a coulé sur ma lèvre,
Que j’ai bu à longs traits, dans une jouissance enivrante.
Ah ! sois maudit, breuvage funeste !
Maudit soit celui qui t’a distillé !
C’est le paroxysme de ce délire d’amour de Tristan sépare d’Isolde, cette attente frénétique qui s’éteint dans l’évanouissement.
Le Maître donna quelques explications à Schnorr, surtout
l’indication d’un mouvement plus large, moins rapide, qui
éclaira subitement ce qui était resté obscur pour le jeune
artiste : il prouva, à l’instant même, qu’il avait compris, en
interprétant le passage d’une façon tout à fait parfaite.
Qui peut mesurer l’étendue des espérances dont je fus animé au
moment où un tel chanteur entra dans ma vie !
C’est Wagner qui jette ce cri de gratitude. Et,