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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

mon cabinet de travail. Il me supplia de revenir auprès de lui, en Bavière, mais, pour son propre bien, je crus devoir refuser.

L’année suivante, Louis II était fiancé à sa cousine, l’archiduchesse Sophie, sœur de l’impératrice d’Autriche, et, afin de donner plus de solennité aux fêtes du mariage, fixé au 12 octobre, on réservait pour cette date la première représentation des Maîtres Chanteurs. Mais, avant ce temps, un soir que l’on représentait Tristan au Théâtre Royal, la fiancée se montra dans une loge, en toilette sombre et négligée ; elle écouta l’œuvre d’un air distrait et maussade, sans dissimuler son ennui. Elle n’était pas wagnérienne ! Cette découverte rompit brusquement le charme : le roi jugea qu’une personne qui partageait si peu sa foi et ses enthousiasmes ne pouvait pas être sa femme et il la rejeta de son cœur…

Nous trouvons tout cela admirable, et Villiers déclare que, s’il savait bien l’allemand, il composerait un poème où il dirait des choses magnifiques et qu’il l’enverrait à Louis II.

Cette idée nous ramène à la dédicace imprimée en tête de la partition de la Walkyrie, à ces strophes célèbres que Wagner adressa « au