royal ami », le sacrant ainsi immortel
et à jamais glorieux. Ces vers sont réputés intraduisibles en
français et, naturellement, cela nous a incités à essayer de les
traduire. L’un de nous connaît à fond la langue de Gœthe et
voici déjà quelque temps que nous travaillons à cette traduction. Quelle occasion de reprendre l’œuvre, en ces heures
lentes de voyage ! En allemand, le poème de Wagner est très
beau, d’une grâce spéciale, d’une subtilité exquise. Que sera-t-il en français ?… Voici l’essai que nous proposons :
Ô roi, doux seigneur qui protèges ma vie !
Toi qui recèles la suprême bonté,
Combien, arrivé au but de mes efforts, je m’efforce
De trouver le mot juste qui t’exprimerait ma gratitude !
Pour le dire ou l’écrire, comme je le cherche en vain !
Et pourtant, de plus en plus impérieux, m’entraîne le désir
De trouver ce mot qui exprimerait
Le sentiment de reconnaissance que je porte dans mon cœur.
Ce que tu es pour moi, je ne puis, émerveillé, m’en rendre compte
Qu’en évoquant ce que je fus sans toi…