Le temps est venu : l’avant-dernière répétition de l’Or du Rhin va commencer.
Comme le théâtre vide et presque obscur est mystérieux et imposant ! Il paraît immense, avec des aspects de cathédrale ; la scène baigne tout entière dans une brume bleue, formée, sans doute, de quelque reflet du jour extérieur, car il est trois heures de l’après-midi.
À quelques-uns seulement on a accordé la faveur d’assister à cette répétition sans décor et sans costumes.
Liszt est là. Sa haute silhouette noire vient de surgir aux fauteuils d’orchestre : je cours saluer le maître, l’ami, maintenant, et je lui demande s’il me permet de rester auprès de lui, pendant l’audition, pour être un peu guidée à travers le chef-d’œuvre dont je connais trop peu