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LE COLLIER DES JOURS

L’amoureux entre impétueusement.

— Mon bien-aimé !
— Ma bien-aimée !… tu es donc à moi !
— Est-ce que tu m’appartiens encore ?
— Est-ce là tes yeux ?
— Est-ce ta bouche ?
— Là ton cœur ?
— Cœur de chou !
— Tige de lotus !
— Canard mandarin !


La musique change : c’est la cinquième scène de la Walkyrie, entre Sieglinde et Siegmund.

— Il dort ?
— D’un sommeil profond dort l’époux : je lui ai préparé une boisson enivrante.
— Pas assez profond encore, ce sommeil ! Achevons ce que tu as commencé : qu’il ne se réveille jamais.


Ils se décident donc à assassiner le Tartare, et à faire disparaître son corps.

L’amant se glisse dans la pièce voisine, où l’on entend bientôt des cris, et le bruit d’une lutte, puis le meurtrier revient, traînant après lui un corps inanimé.

Il faut le faire disparaître, l’aller jeter dans le fleuve, et l’amant essaye de charger sur son dos le mari mort. Mais ce Tartare, qui était dans une belle situation, avec le grade de mandarin,