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LE COLLIER DES JOURS

matin, nous avons déjeuné, trop tôt et sommairement. Il y a joliment longtemps !

Notre hôte ne nous a pas invités à dîner… Cependant, puisqu’il nous retient !… Il paraît que l’on dîne tard à Tribschen…

Vers neuf heures, la porte s’ouvre, un domestique s’avance enfin !…

Non !… il porte un plateau !… c’est le thé, accompagné de fallacieux biscuits secs…

Nous échangeons des regards rieurs. Bah ! qu’est-ce que cela fait ? Nous souperons à l’hôtel…

À onze heures et demie, il faut bien s’en aller. Mais comment ? par le lac ?... est-ce qu’on trouve encore des barques ?

— Non, non, par terre : la voiture est attelée, dit Wagner ; on va vous reconduire.

De l’autre côté de la maison, sur le seuil du vestibule, les adieux se prolongent. On nous fait promettre de revenir le lendemain, mais de meilleure heure, pour pouvoir nous promener dans le jardin et voir un peu la campagne…

À travers l’inconnu et la nuit noire nous roulons maintenant, tout illuminés de joie.

— Dans la voiture de Wagner !… est-ce que