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Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/222

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loin, dit Hugues. La chaleur est forte, la route poudreuse : nous aurons plaisir à vous réconforter par des boissons fraîches et quelques aliments à votre goût.

— Le salut soit sur vous ! jeunes hommes, répondit le vieillard, en posant la main sur son cœur. Si vous voulez m’obliger, conduisez-moi sans retard, vers Amaury, le roi de Jérusalem.

— Le roi notre sire s’est éloigné du camp.

— Il n’est plus ici ?… s’écria le vieillard, dont tous les membres furent secoués d’un tremblement.

— Il y reviendra sur l’heure, continua Homphroy, ému de cette angoisse. Déjà je crois entendre le son des orgues portatives et la mélodie des cantiques. La_procession n’est pas loin, et le roi sera là, bientôt.

— En attendant, ne refuse pas le réconfort, dit Hugues, en aidant l’inconnu à se lever.

— J’en ai grand besoin, c’est vrai, répondit l’étranger ; l’esprit inquiet ne se soucie pas du corps, et, pourtant, le corps épuisé peut vaincre l’esprit.

— Venez ! nos tentes sont tout proches, dit le jeune connétable.