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Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/268

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tive, celle qui régnait dans l’Éden avant le péché des premiers hommes. Crois-tu à ce pouvoir miraculeux ?

— Je crois, dit-elle, en se laissant glisser à genoux.

Alors il prit de l’eau dans le creux de sa main et en secoua quelques gouttes sur le front de la jeune fille, en prononçant avec une ferveur ardente, les yeux au ciel, la formule sacrée :

— Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !…

Et il ajouta :

— Reçois le nom de Notre-Dame la Vierge : appelle-toi Marie !

Et, la relevant, il s’écria dans un transport de joie :

— Sauvée ! sauvée ! Ô mon épouse chrétienne.

— Comment, dit Nahâr, ironique, c’est là toute la cérémonie ? Quelques gouttes d’eau ont suffi pour effacer les croyances passées. La princesse de Hama est chrétienne !… Eh bien, défendez-la à présent.

Le chevalier poussa un cri en s’apercevant qu’il n’avait plus d’épée.

— Mon ennemi m’a enlevé mes armes, s’écria--