Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/47

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— Je vais en pèlerinage, dit-il.

Sa toilette terminée, le voici dans les rues de Jérusalem, suivi de son écuyer, portant, à pleins bras, une provision de cierges.

L’hôtel où logeait le comte de Césarée, quand il résidait dans la ville sainte, était situé vers le centre de la cité, sur la colline d’Acra, à l’angle d’une place assez vaste. Le chevalier traversa cette place et, tout de suite, s’engagea dans d’étroites ruelles, enchevêtrées, dont les pentes raides et ravinées s’entrecoupaient d’escaliers, de pierre ou de terre battue, passaient sous des voûtes sombres, sous les saillies des maisons. Il descendit rapidement vers la basse ville, du côté de la porte de Josaphat et atteignit le grand réservoir qu’on appelait aux temps bibliques la Piscine Probatique. Il avait devant lui la façade très, simple de l’église Sainte-Anne, avec sa porte à ogives, dans le tympan de laquelle, encadrée d’oves et de billettes disposées en damier, apparaissait, sculptée en bas-relief, la mère de la Vierge Marie.

Hugues entra dans l’église, suivi d’Urbain, qui alluma un cierge à la lampe du parvis et le donna à son maître.