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Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/49

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donné le jour au sauveur du monde, à Bethléem, tandis qu’une étoile belle et claire luisait au ciel et que les pastoureaux sonnaient des chants de joie dans leurs cors, vous qui avez eu le cœur percé de sept glaives et, pour cela, êtes si compatissante à nos douleurs ; ô vous qui savez tout ! vous savez que la peine que je porte est trop lourde pour ma faiblesse, et, comme votre divin fils, quand sa croix trop pesante meurtrissait son épaule, obtint l’aide de Siméon, j’espère en votre secours pour être allégé de mon fardeau. Ô reine du ciel ! recevez mon vœu, faites-le bien accueillir de Celui qui peut tous les miracles, qui a ressuscité Lazare, changé l’eau en vin et multiplié les pains.

« Voici : Je demande cette grâce : Qu’une fois seulement mes yeux revoient celle qui les a rendus aveugles à toute beauté, qu’un instant je puisse la contempler encore, et que je meure aussitôt après. Je jure, ô sainte mère du Christ ! qu’au combat je ne ferai nul pas en arrière pour mon salut, que je tiendrai tête aux ennemis du Seigneur, fussent-ils cent contre moi seul, et que je me ferai tuer pour sa gloire. Prends en pitié ma faiblesse, ô très bienfaisante ! exauce--