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Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/51

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s’élevait, léger, harmonieux et grandiose, le Temple du Seigneur.

L’ancienne mosquée d’Omar, construite sur l’emplacement du Temple de Salomon, devenue le Temple du Seigneur depuis que les chrétiens avaient conquis la ville, était une rotonde à huit pans coupés, revêtue de marbres et de mosaïques. La toiture, formée par une terrasse bordée d’arceaux à jours, entourait le tambour central, percé de hautes fenêtres, qui supportait la coupole. Celle-ci, allongée en forme d’œuf, était couverte de lames de plomb et surmontée de la grande croix d’or, qui remplaçait le croissant abattu.

Hugues traversa l’esplanade, que l’on nommait le Pavement, et, suivi d’Urbain, monta un des larges escaliers, terminés par de légers portiques, qui conduisaient à la plate-forme du Temple. Celle-ci était pavée de marbre blanc, et l’on voyait, à l’un de ses angles, l’abbaye des chanoines de Saint-Augustin, desservants du Temple.

Quatre portes, disposées en croix, donnaient accès dans le sanctuaire. Le chevalier y entra par celle qui regarde le nord, la Porte du Paradis, comme les infidèles la nommaient.

On ne pouvait pénétrer sans une émotion in-