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LES PRINCESSES D’AMOUR

L’horreur, autour de moi, me laissait aussi insensible que pouvait l’être la chimère de bronze, assise au pied des escaliers. L’assaut du château : Hikone, Satsuma, Aidzu, hurlant aux portes ; la défense désespérée des héros, — qu’on n’aurait pas vivants, — les râles, les agonies, tout cela tombait, sur la plénitude de ma douleur, comme l’eau dans un seau qui déborde.

L’idée fixe, ainsi qu’une épine dans mon front, s’enfonçait, cuisante, « trois fleurs de cerisier… un homme de Hikone ». Harcelée par ces mots, j’agissais machinalement, avec précision, m’habillant comme pour un voyage, réunissant les choses précieuses faciles à emporter.

Comment m’échapper ? comment me garder vivante ? De lourdes ondes de fu-