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LES PRINCESSES D’AMOUR

Aussitôt, de jolies servantes apportèrent le thé, qu’elles offrirent à genoux.

Les boiseries étaient délicieusement décorées, dans les nuances les plus suaves. Mais, sur l’élégant tokonoma, dont deux dragons en bois de fer formaient les pieds, une pendule d’Europe, en bronze reluisant, arrondissait la blancheur crue de son cadran, et, le long des parois délicates, deux fauteuils et quatre chaises, hurlaient, cruellement, du ton groseille ardent de leur satin broché.

Le daïmio, se méprenant sur le regard dont Oï-Kantaro foudroyait ces meubles barbares, s’excusa de ne pas s’en servir.

— Les étrangers sont, sans doute, extrêmement petits, dit-il ; les enfants, seuls, peuvent croiser les jambes sur les