Page:Gautier - Les jeunes France, romans goguenards.djvu/343

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« Mon vieux,

« Ah çà ! quel diable de portier as-tu donc ?

« Hier, je suis venu pour te rapporter les cinq cents livres que je te devais, il m’a reçu comme plusieurs chiens dans un jeu de quilles : il m’a dit qu’on ne te connaissait pas dans la maison.

« J’ai vu qu’il me prenait pour un créancier, alors j’ai exhibé le bienheureux sac, et je lui ai montré que j’étais précisément le contraire d’un tailleur ; mais il m’a répondu qu’il connaissait ces frimes-là, et qu’il était un vieux dur-à-cuire, ayant servi sous Napoléon.

« J’ai insisté, et j’ai vu le moment où il allait me casser son balai sur la tête.

« Maxime de Boisgontier »


Ce n’est pas tout.

La tête du malheureux réfractaire est mise à prix. Le mouchard qui l’arrêtera aura une prime de vingt francs (cinq francs de moins que pour un loup, cinq de plus que pour un noyé), car il faut que le crime de lèse-épicerie soit puni.

M. Crapouillet a déclaré que, si le délinquant ne montait pas sa garde, il vendrait son uniforme et enverrait la garde nationale à tous les diables. M. Pitois, M. Jabulot et M. Gavet sont du même avis.

Des argousins font pied de grue à toutes ses