Page:Gautier - Lettre à la présidente, voyage en Italie. 1850.djvu/35

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claqués ; les enfants ne vivent pas, à Venise ; ces jeunes crevés s’appellent des avocats, en ce qu’ils sont censés aller en Paradis plaider la cause de leurs parents. À peine sur cinq ou six, en survit-il un. Le reste est pour la casse.

Padoue est peuplé de très belles filles, qui viennent y faire un tour de casserole, à cause de l’Académie de médecine. Les repas y sont ainsi composés : Mercure, Copahu, Cubèbe, Salsepareille, Nitrate d’argent et autres ingrédients à la Charles Albert. On s’y mouche avec précaution, de peur que le nez ne vous reste aux doigts ; il faudrait y baiser avec des redingotes en tôle galvanisée, pour être sûr de son affaire. À l’auberge, on nous a fait voir les commodités d’Esselin tyran de Padoue, bien autrement féroce qu’Angelo. C’est là que la Catarina, détail omis par ce lâche Hugo, s’évanouissait en foires, pendant que son mari et la