Page:Gautier - Lettre à la présidente, voyage en Italie. 1850.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Thisbé tenaient leurs conversations de croque-morts.

Dans ces lieux, il faut s’accroupir sous une barre de bois qui vous casse les reins quand vous vous relevez, ou se percher, sur cette même barre qui tourne, et vous précipite dans une mer de bran. La fusée de la Catarina, épanouie en soleil contre le mur, se distingue parfaitement à l’œil nu et mieux encore à l’œil habillé.

Florence contient une putain unique ; elle demeure dans une famille honnête, chez un tapissier. Vous entrez, vous demandez une table de nuit, un bidet, ou tout autre meuble de ce genre, d’un air fin et libidineux, et l’on comprend. Mais cette pauvre créature est si occupée, qu’il faut se faire inscrire quinze jours à l’avance ; si elle se lavait, elle mettrait l’Arno à sec ; mais cela prendrait du temps. Il n’est accordé à chaque client que six mouvements en avant et six en arrière ;