Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/25

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des vers luisants dans l’ombre opaque, et déposaient leurs maîtres à l’escalier de la terrasse. Ces arrivants semblaient des invités, car ils étaient tous en frac noir, cravate blanche et gants paille. Ils étaient presque tous jeunes, sauf deux ou trois personnages chez qui la naissance, le pouvoir et la richesse remplaçaient la jeunesse. Quoiqu’ils montassent les marches d’un pas plus lent et plus lourd, ils n’en étaient pas moins sûrs de parvenir.

L’intérieur du palais Pandolfi, bien qu’on eût fait des efforts pour y introduire le confortable moderne, n’en restait pas moins sérieux, triste, presque sinistre.

Les appartements de réception étaient au rez-de-chaussée et se composaient d’une suite de salons en enfilade, dont les portes se correspondaient, et formaient, du seuil à la dernière pièce, une longue perspective pareille à celle de ces glaces posées l’une en face à l’autre qui se ren-