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Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/66

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sous le pied de Lothario, et quelquefois une pierre se détachant roulait le long des degrés et éveillait sous la voûte basse des échos lugubres. Souvent la semelle de son brodequin glissait sur quelque chose de flasque, de visqueux et de fétide, inerte et vivant à la fois, un crapaud troublé dans sa quiétude séculaire. Parfois, une chauve-souris effarée, venait balancer ses ailes membraneuses à travers la fumée de la torche ; une queue de serpent semblable à une racine se retirait brusquement entre les pierres. À de certains moments, Lothario croyait entendre derrière lui des pas, mais ce n’était que la résonance des siens et quand il se retournait, il n’apercevait rien que l’ombre se refermant après le passage de la lumière, comme des portes d’ébène qui retomberaient. Cet escalier, qui montait et descendait et n’en finissait pas, obstrué parfois de décombres, rappelait au prince ce cauchemar à l’eau-forte où Pi-