Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/73

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cles dans l’azur au-dessus de la grandiose solitude. À L’horizon, se découpait la silhouette de Rome, dominée par le dôme de Saint-Pierre, semblable à une montagne arrondie. Le prince savoura avec une inexprimable volupté cet air pur, ce vent frais, cette lumière sereine, cette calme et splendide magnificence de la nature ; sa poitrine, oppressée pendant plusieurs heures par la voûte de ces ruines souterraines qui pouvaient être pour lui le couvercle du sépulcre, se dilatait délicieusement. Il remontait du gouffre à la surface, il revivait, il ressuscitait.

Une calèche qui avait mené, la veille, des voyageurs à Castel-Gandolfo revenait à vide. Lothario la héla, et en moins d’une heure le galop des petits chevaux romains, si actifs et si pleins de feu, l’avait ramené à son palais ; il se coucha et dormit d’un profond somme. Lorsqu’il se leva vers midi, il murmura en baillant et en s’éti-