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l’anneau du nibelung

lumineuse, poursuivi par les ondines désolées.

Le fleuve tout entier s’enfonce avec elles et découvre lentement le sommet d’une montagne sur lequel les dieux sont endormis.

Au faîte d’un mont voisin, qui peu à peu se dégage des vapeurs matinales, apparaît, doré par le soleil levant, un château étrange et formidable : c’est le Walhalla, le burg magnifique que les géants viennent de construire pour les dieux.

En s’éveillant, Wotan et Fricka le contemplent avec joie et surprise, mais la déesse est inquiète : les rudes travailleurs vont réclamer leur salaire. Imprudemment, Wotan leur a promis Fréïa, la douce divinité de l’amour. Or, la besogne étant achevée, il faut payer.

Voici bientôt les géants qui s’avancent enjambant vallons et ruisseaux, et Fréïa tout en larmes qui vient demander protection aux dieux.

C’est Loge, le génie du feu, qui s’était