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le reingold

chargé de trouver la rançon de Fréïa ; il arrive, enfin, le dieu moqueur ; mais il a en vain exploré la terre et le ciel ; nulle part il n’a découvert rien qui puisse surpasser les charmes de l’amour. Un seul être pourtant leur a préféré la puissance de l’or, dérobé par lui aux enfants du Rhin.

À ce récit, les géants ont prêté l’oreille ; le désir de posséder l’or s’éveille en eux. Qu’on leur donne ce métal tout-puissant, et ils renonceront à Fréïa ; mais, en attendant, ils emmènent la déesse charmante qui pleure et supplie.

Alors le ciel s’assombrit ; une affliction mortelle s’empare des dieux ; la vieillesse s’est abattue subitement sur eux ; Fricka chancelle, Wotan courbe la tête ; le dieu de la joie voit se faner les roses de sa couronne ; Thor n’a plus ses colères fulgurantes ; le marteau, qui fait jaillir la foudre, s’échappe de sa main ; la jeunesse, la beauté, l’amour sont partis avec Fréïa.

Brusquement Wotan se résout à aller con-