Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/179

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L’imagination, certe, est des plus grotesques !
Je souffre, et je voudrais voir mon destin fini
D’un excès de polente ou de macaroni.
Mais qui vient ? le docteur…



Scène 3



Arlequin, le Docteur


Arlequin. –––
Mais qui vient ? le docteur… Docteur, je suis malade !…

Le Docteur.
Qu’avez-vous ?… Trouvez-vous le vin amer, ou fade ?

Arlequin.
Je le trouve excellent !

Le Docteur.
Je le trouve excellent ! Et le rôti ?

Arlequin.
Je le trouve excellent ! Et le rôti ? Fort bon !

Le Docteur.
Que vous dirait le cœur en face d’un jambon ?

Arlequin.
Il me dirait, je crois, d’en couper une tranche.

Le Docteur.
Montrez-moi votre langue… Elle est rouge et non blanche.
Tout ce diagnostic démontre que le mal,
À ne pas en douter, est purement moral.

Arlequin.
Votre sagacité pénètre au fond des choses
Et va donner du nez droit dans le pot aux roses :
Oui, mon mal est moral, immoral bien plutôt ;
Car je suis amoureux de madame Pierrot !