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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/267

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SCÈNE V

Un rayon de lune vif et clair se projette alors sur la tombe de Giselle, les fleurs qui la couvrent se relèvent et se dressent sur leurs tiges, comme pour former un passage à la blanche créature qu’elles recouvrent.

Giselle paraît enveloppée de son léger suaire. Elle s’avance vers Myrtha, qui la touche de sa branche de romarin ; le suaire tombe… Giselle est changée en Wili. Ses ailes naissent et se développent… Ses pieds rasent le sol ; elle danse, ou plutôt elle voltige dans l’air, comme ses gracieuses sœurs, se rappelant et indiquant avec joie les pas qu’elle a dansés, au premier acte, avant sa mort.

Un bruit lointain se fait entendre. Toutes les Wilis se dispersent et se cachent dans les roseaux.

SCÈNE VI

De jeunes villageois revenant de la fête du hameau voisin traversent gaiement la scène, conduits par un vieillard ; ils vont s’éloigner, lorsqu’une musique bizarre, l’air de la danse des Wilis se fait entendre ; les paysans semblent éprouver, malgré eux, une étrange envie de danser. Les Wilis les entourent aussitôt, les enlacent et les fascinent par leurs poses voluptueuses.

Chacune d’elles, cherchant à les retenir, à leur plaire, avec les figures de leur danse native… Les villageois, émus, vont se laisser séduire, danser et mourir, lorsque le vieillard se jette au milieu d’eux, leur dit avec effroi le danger qu’ils