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courent, et ils se sauvent tous, poursuivis par les Wilis furieuses de voir cette proie leur échapper.

SCÈNE VII

Albert parait suivi de Wilfrid, son fidèle écuyer. Le duc est triste, pâle ; ses vêtements sont en désordre ; sa raison s’est presque égarée à la suite de la mort de Giselle. Il s’approche lentement de la croix, semble chercher un souvenir et vouloir rappeler ses idées confuses.

Wilfrid supplie Albert de le suivre, de ne pas s’arrêter près de ce fatal tombeau, qui lui retrace tant de chagrins. Albert l’engage à s’éloigner… Wilfrid insiste encore ; mais Albert lui ordonne avec tant de fermeté de le quitter, que Wilfrid est forcé d’obéir, et sort en se promettant bien de faire une dernière tentative pour éloigner son maître de ce lieu funeste.

SCÈNE VIII

A peine resté seul, Albert donne un libre cours à sa douleur ; son cœur se déchire, il fond en larmes. Tout à coup, il pâlit, ses regards se fixent sur un objet étrange qui se dessine devant ses yeux… Il reste frappé de surprise et presque de terreur en reconnaissant Giselle, qui le regarde avec amour.

SCÈNE IX

En proie au plus violent délire, à la plus vive anxiété, il doute encore, il n’ose croire à ce qu’il voit ; car ce n’est plus