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SCÈNE VII

Un négrillon entre tout effaré. Il annonce que le pacha, ancien maître de Léïla, vient redemander son esclave pour la faire mourir. Achmet confie Léïla à Roucem, qui la fait descendre dans un souterrain, dont il referme la trappe sur elle. — Scène de confusion et d’effroi.

SCÈNE VIII

Une prison de la forteresse. Arceaux mauresques, murailles sombres bariolées de versets du Koran. Au fond, une fenêtre grillée.

Achmet, prisonnier, tâche de corrompre le gardien du cachot ; il n’y peut parvenir, tant est grande la terreur qu’inspire le caractère inflexible du pacha. Après cette tentative inutile, Achmet découragé laisse tomber sa tête sur sa poitrine, car il est affreux, même pour l’homme le plus ferme, de mourir si jeune et par un si cruel supplice ; mais Léïla s’est mise sous la protection d’Achmet, elle s’est jetée au-devant du poignard qui le menaçait ; il restera inébranlable dans sa résolution, il ne la livrera pas et sacrifiera pour elle la vie qu’elle lui a sauvée. — Si du moins il avait pu emporter le bouquet magique, il appellerait la Péri à son secours ; mais Nourmahal s’en est emparé dans sa fureur jalouse et l’a foulé aux pieds. Plus de moyen de la faire apparaître. Pendant qu’il se livre à ces tristes réflexions, le mur de la prison s’entr’ouvre et la Péri se dresse subitement devant lui. — Viens avec moi, lui dit-elle, abandonne l’esclave ; les verrous et les grilles