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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/332

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de la jeune fille, souffle l'unique lanterne qui éclaire la scène, persuadé que dans l’ombre toutes les vertus sont grises.

Pâquerette avertit Catherine ; la cantinière sort de la cachette, se substitue à elle, reçoit le baiser qui était destiné à la jeune fille et revient ainsi à sa légitime adresse. — Bridoux n’en est pas moins ravi.

Pendant ce temps, Pâquerette va à pas de loup ouvrir la porte de la prison à François, qui s’est travesti en paysan avec les habits que sa fiancée lui a jetés tout à l’heure. Au moment où il va sortir, passe une ronde de nuit ; Pâquerette cache François, qui se blottit derrière sa robe étalée, et la lanterne de la ronde montre le cachot vide et Bridoux embrassant consciencieusement Catherine. À la faveur de l’étonnement général, François s’esquive ; le maréchal des logis donne les signes de la plus violente colère ; et lorsque Job paraît, plein de projets séducteurs, on se jette sur lui, on le happe, et on lui fait endosser l’uniforme de son remplaçant évadé. Pâquerette se sauve en riant et la toile tombe.

Les amants doivent se rejoindre dans une auberge éloignée, dont Pâquerette a jeté rapidement le nom à François.


ACTE TROISIÈME

Le théâtre représente une misérable auberge comme on en trouve sur les chemins écartés ; un rameau de pin desséché la distingue seule des autres masures. Des poutres du plafond, brunies par la fumée, pendent divers ustensiles de ménage ;