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ACTE SECOND

Troisième tableau

Une salle délabrée dans un vieux château, retraite et laboratoire de Santa-Croce.

Gemma, plongée dans le sommeil somnambulique,est revêtue d’un costume de mariée. On lui pose sur la tête une couronne blanche, et dominée par la volonté de Santa-Croce, qui la présente a ses amis, elle a signé un contrat de mariage ; endormie, elle aime Santa-Croce, séduite par une fascination diabolique qui cesse lorsqu’elle se réveille. La porte s’ouvre avec fracas, et Massimo se précipite vers la jeune comtesse, qu’il trouve prête à se rendre à la chapelle. Ces blancs voiles de mariée le surprennent et l'épouvantent ; il croit à une violence, mais Santa-Croce sourit dédaigneusement et le laisse interroger Gemma, qui répond que tout son amour est pour le marquis, et se réfugie contre son cœur comme pour se soustraire aux emportements de Massimo. — Si vous doutez encore, lisez ce contrat, voyez cette signature, dit Santa-Croce, et cessez de poursuivre de votre amour une femme qui le repousse et appartient à un autre. Massimo voit le nom de Gemma apposé au bas de l’acte, et ne peut plus douter de l’assertion du marquis, trop bien confirmée, hélas ! par l’attitude impassible et froide de la jeuue femme, qui n’a pas même l’air de se souvenir de lui. Ainsi ces yeux si doux mentaient, et les promises de bonheur qu’il avait cru y lire étaient fausses ! — Tout cela n’était qu’une dissimulation