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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/376

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Canoua répond qu’il ne faut pas s’en inquiéter, et que le Ciel y pourvoira.

On commence la toilette de Sacountalâ, ses compagnes la dépouillent de ses voiles.

Tout à coup la jeune fille s’aperçoit avec terreur qu’elle n’a plus son anneau.

Comment désormais pénétrer dans le palais d’Hastinapourou, et se faire reconnaître comme fiancée du roi ?

— Reste avec nous, dit Priyamwada. — Non, je braverai tout, répondit la jeune femme. — N’as-tu pas l’amour du roi ! dit Anousouya, il te reconnaîtra à ta beauté ; qu’as-tu besoin de l’anneau ?


SCÈNE XI

Sacountalâ, on ne l’a pas oublié, est, par sa mère, d’origine céleste. La nymphe Ménaca, dont elle est fille, vient à son secours dans ce moment suprême ; les cimes des arbres s’écartent, laissant passer des flots de lumière. Les apsaras descendent du ciel apportant des étoffes en toile de soleil et en gaz de lune ; des têtes de nymphes apparaissent à travers les interstices du feuillage. Les arbustes allongent leurs branches fleuries comme de petites mains portant des bijoux, des colliers d’or, des fils de perles.

Sa toilette finie, Sacountalâ se prosterne devant les déesses, les génies et les apsaras, qui remontent au ciel.

Anousouya, Priyamwada et les autres jeunes filles l’entourent et l’admirent en la voyant si belle ; certes, le roi Douchmanta ne peut manquer de la bien accueillir, malgré le sort jeté par l’ermite : n’est-elle pas d’ailleurs sous la protection des apsaras ?

Il est temps de partir. Sacountalâ fait ses adieux à ses com-